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Un orage au Sahara

Début novembre. La saison des pluies tire à sa toute fin. Certaines années la saison sèche et fraîche a déjà démarré.

Cette année-là, je me trouve à Chinguetti, ville des sables chère à feu Théodore Monod.

 

La veille, rien ne laissait soupçonner l'arrivée de la pluie. En matinée non plus. Puis venant du sud-ouest, des nuages commencent à obscurcir le ciel. L'ambiance vire soudain à la fin du monde.  Le vent souffle, levant le sable. C'est le moment de sortir les boîtiers. Tant pis pour le risque de voir des poussières entrer dans les différents mécanismes voire maculer le capteur. Direction la petite oasis de Tkemkent, au nord de la ville en descendant l'oued. Les lumières deviennent incroyables, totalement inattendues. Quelques gouttes tombent où je me trouve mais beaucoup plus un peu plus loin. De l'autre bord, sur les dunes de l'immense erg Ouarane, se dessine un arc en ciel. Un arc en ciel au Sahara !?! La pluie tombera en trombes dès la fin du jour et une partie de la nuit. Au petit matin, l'oued coule et coupe Chinguetti en deux. Des habitants téméraires traversent les flots rendus puissants par l'eau venant du haut du plateau gréseux de l'Adrar. L'oued coulera plusieurs heures, fait exceptionnel, et l'eau parcourera plus de 20 kilomètres avant d'être totalement absorbée dans les sables.

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