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L'Adrar Tmar, diocèse de Théodore Monod

Théodore Monod a été LE Grand Spécialiste français des déserts. Disparu en novembre 2000 à l'âge canonique de 98 ans, ce scientifique naturaliste (directeur en 1938 de l'IFAN (Institut Français d'Afrique du Nord à Dakar), professeur au Muséum National d'Histoire Naturelle, explorateur, érudit, ecologiste avant l'heure et humaniste (au vrai sens du terme) avait fait de l'Adrar maurianien, l'Adrar Tmar - la montagne des dattes, son diocèse et Chinguetti sa paroisse.

 

J'ai eu la chance de rencontrer ce grand monsieur lors de son dernier voyage en terre maure en décembre 1998. C'était dans le Guelb Er Richat, cette extraordinaire formation topographique où il est revenu sans cesse tout au long de sa carrière saharienne et qui fut son dernier voyage.

L'Adrar et ses villes de sables, Chinguetti et Ouadane, devenait une destination saharienne très prisée des touristes français jusqu'à ce que le gouvernement français ne classe cette région en zone rouge, annihilant de fait l'essor d'un tourisme respectueux de l'environnement et des populations, un tourisme équitable et responsable. Depuis, c'est l'armée française qui occupe le terrain, fait de cette région un champ d'entraînement à la bataille en milieu désertique, mais avec moins de retombées pour les populations locales. Et cette coloration de la région en rouge, aujourd'hui injustifiée, n'est pas près de changer. Théodore Monod en serait sûrement fou de rage.

 

Je vous propose un voyage photographique dans cet immense espace désertique, à la rencontre des ergs, ces régions dunaires, des regs, ces plateaux caillouteux et arides, des oasis où l'on cultive d'excellents dattes et surtout, à la rencontre des maures, nomades ou sédentaires, dont l'hospitalité est inscrite dans leurs mœurs et dont nous devrions nous inspirer.

 

Nous commençons par un thé, car en Mauritanie tout commence par un thé, c'est un rituel sacré et un sacré rituel. Nous visitons en premier lieu Chinguetti, ville sainte du monde musulman qui donna son nom au pays des Maures, le Bilad Chinguetti. Centre spirituel d'où rayonnait le savoir, nous entrons dans ses bibliothèques et vivons l'heure bleue près du minaret de la mosquée, érigée au 12è siècle. Ville aux portes de l'immense erg Ouarane, c'est dans ses sables que nous nous perdons avant de rencontrer les habitants de la petie oasis de Tanouchert et des environs. Ouadane, ville fortifiée, étape des grandes caravanes qui reliaient le Soudan (Mali-Sénégal) et le Maghreb (Maroc) s'offre alors à notre regard. Nous partons ensuite dans la partie méridionale du massif, dans l'Amatlich, où l'erg éponyme borde les oasis nichées au pied du plateau avant de descendre la vertigineuse passe de Tifoujar pour finir notre périple dans la rafraîchissante oasis de Tergit, où une piscine naturelle nous tend les bras. Yallah ! Sabar saïd ! Bon voyage !

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